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par MICHEL BENARD
Lauréat de l’Académie française.
Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres.
Poeta honoris causa.
Recension : - Jean-Ernst Poulard - Pêle-Mêle – Préface Jean-Pierre Paulhac – Première de couverture Prosper Pierre-Pierre - Format 15x21 – Nombre de pages 84 – 4 -ème trimestre 2023 –
Au terme d’une prestigieuse carrière de cardiologue tant professionnelle qu’humanitaire, Jean Ernst Poulard vient de sacrifier à son pécher mignon la poésie, par la publication d’un recueil dont le titre est « Pêle-Mêle » mais qui cependant n’a rien de pêle-mêle bien au contraire. En fait c’est ici une poésie qui contient les traces profondes d’une vie où rien n’est acquis, qui porte la mémoire d’un pays, Haïti, saigné par les terreurs arbitraires d’un dictateur, tristement célèbre « Papa Doc, » un pays mutilé par l’impensable acharnement et la cruauté de la destinée et des catastrophes naturelles. « Emprisonné dans ma tristesse .../... N’ai-je vu fleurir le printemps... » Si ce recueil que nous offre Jean-Ernst Poulard est ponctué de peintures populaires, naïves et primitives, issues de la célèbre école de Saint Soleil, la teneur de l’œuvre est tout le contraire de la naïveté, c’est une poésie qui développe des racines profondes et qui malgré l’oppression du sort a toujours le cœur en offrande et grand ouvert.. Œuvre qui repose sur les images du souvenir où les vieux cahiers à spirales témoignent de précieux secrets. Pour notre poète qui est un amateur d’art averti, le lien est étroit entre la peinture et la poésie, l’expression est simple, limpide, elle touche directement à l’essentiel, pas de propos inutiles, le verbe est naturel, vrai ! Pas de plume stérile, l’encre se veut féconde. Indéniable transparence poétique, omniprésence d’images qui nous emportent et nous rassurent. Afin de rendre hommage à l’art , notre poète glorifie la femme qui est la symbolique de toute l’origine du monde. La femme comme une terre promise peut donner une idée de l’éternité. « Quand je devine en tes grands yeux des mots soyeux je m’illumine. » La poésie est le meilleur prétexte pour servir toutes les facettes de l’existence, les arts, la musiques, la nature, les aberrations de l’homme décuplant le pouvoir de sa folie. La poésie nous éblouit, nous transporte dans un mystère troublant. L’œuvre de Jean-Ernst Poulard contient ses nuances lexicales, comme un peintre a sa palette et sa facture. Peut-être que pour notre ami la poésie telle qu’il la conçoit a ce pouvoir de conjurer le sort et de permettre de mieux voir au-delà du miroir. Je lui laisserai -Pêle-Mêle - le mot de la fin « Savoir savourer tout plaisir / Quand l’instant se fait éphémère, / Toute beauté s’avoue précaire / Tant le temps se moque à loisir. »
Michel Bénard.
Recension : Monique de Beaucorps – Mon musée imaginaire – Préface de Françoise Py – Illustration de la couverture : -Le poète Stéphane Mallarmé peint par Edouard Manet – format 15x21 – nombre de pages 71 - 4 -ème trimestre 2023 -
Indéniablement, dans ce dernier ouvrage édité par la poétesse Monique de Beaucorps « Mon musée imaginaire » l’art est une passion, la poésie une vocation. Certains revendiquent une bibliothèque secrète, d’autres un musée imaginaire, ici l’auteure peut se targuer de jouer sur les deux tableaux et nous entraine dans le monde de la connaissance des arts et dans un espace insolite. Monique de Beaucorps peut dire que l’art fût sa résurrection, le souffle d’une renaissance à la fois physique et spirituelle. Mais qu’oser dire encore après la pertinente et remarquable préface de Françoise Py, Maitre de conférences en histoire de l’art et qui ne boude pas son plaisir lorsqu’elle évoque l’œuvre de notre amie Monique de Beaucorps. Alors caché derrière le masque de l’humilité je vais tenter de broder quelques mots autour de cette œuvre de réflexion. Notre auteure est une femme autorisée dans les milieux artistiques, elle y occupa des fonctions importantes dans les services culturels en France, Canada, Mexique, avec l’UNESCO, chroniqueuse, essayiste, spécialiste de la peinture espagnole etc. Notons aussi qu’elle fût la fondatrice du mouvement SYN’ART ayant pour but de révéler les synergies entre les arts. Sorte de concept où les arts ne feraient qu’UN. Au cours de ses pérégrinations au cœur du monde des arts, notre amie eut la chance de côtoyer et de rencontrer des artistes de premiers plans, peintres, sculpteurs, dont nous pouvons trouver les œuvres dans les plus grands musées. J’éviterai cependant de citer des noms car vous les trouverez dans l’ouvrage. Au début était le Verbe, les civilisations commencent par les traces de l’écriture en devenir. L’histoire s’annonce avec les allégories pariétales, de l’humanité et de l’art. L’histoire humaine est balbutiante, ce sont les débuts des controverses. Monique de Beaucorps élabore une poésie narrative, dont l’observation nous entraine sur les chemins de l’Olympe où nous rencontrons des œuvres en proximité avec les dures conditions des peuples, des drames s’y profilent souvent, en référence aux Esclaves de Michel Ange, questionnements sur la destinée, aux Mendiants de Pieter Brueghel dont l’œuvre souligne la terrifiante cruauté du genre humain. L’art porte à la réflexion, à l’analyse sur le mystère de la vie et c’est au travers de ces arcanes que Monique de Beaucorps nous invite à nous initier. Elle voit par le prisme de l’art une forme sublimatoire, une magnificence mais également une tragédie. Evidement la dramaturgie espagnole est un des aspects sensibles et c’est le plus bel hommage qu’elle puisse rendre à tous ces grands maitres visionnaires hispaniques, Goya, Greco, Zurbarán etc. Le drame humain est toujours présent dans ses extractions de symboles prégnants, tels le Radeau de la Méduse, de Géricault, drame extrême de la nature humaine. Autre symbole de la déchirure de la société, Les Bourgeois de Calais de Rodin, quant au Christ jaune de Gauguin, ne serait-il pas un prétexte salvateur pour quitter cette vieille terre des menhirs et des dolmens, pour croire à une possible Odyssée vers les îles paradisiaques. A regret je vais quitter l’espace imaginaire de Monique de Beaucorps sur la touche bleue de Picasso où peinture et poésie ne font qu’un, cependant je ne voudrais pas oublier l’art de la modernité dont notre amie est friande et avisée. Ainsi je pense à Chu Teh-Chun, Debré, Subira-Puig, Riberzani, Bajalska, etc, où chacun apporte sa contribution à ce grand mystère de l’humanité et de la quête existentielle de la création.
Michel Bénard.
Recension : - Didier Cénard – Au fil des songes – Illustration de couverture Jean Marlière - Editions les Poètes français 1 er trimestre 2024 - Format 15x21 – nombre de pages 118-
Avec ce dernier recueil de Didier Cénard – Au fil des songes – nous nous situons en fait sur le fil fragile de la vie. S’il m’était demandé une définition de la démarche poétique de Didier Cénard, je serai tenté d’avancer la – lucidité – ou mieux encore la – clairvoyance.- C’est une poésie qui étreint la vie à plein bras, une poésie sans vanité, claire et limpide, rythmée par une sage humilité à la musique de ses alexandrins. Pour Didier Cénard la poésie c’est déjà le partage d’un signe d’amour, un besoin d’humanité. Il émane de cette poésie un souffle de nostalgie, une mémoire en retour. C’est une poésie dont l’expression porte ses blessures et voile ses douleurs : « Le poète se cache / Pour exister vraiment.../... » Nous croisons sur ce chemin de magnifiques images, de troublantes incandescences. L’écriture se veut sensible et nous plonge parfois dans une ambiance aux fréquences mélancoliques. Didier Cénard est un poète à mesure d’homme, outragé par le constat du grand gâchis social, du déclin de l’humain que l’on met en servage au profit d’un monde numérisé, falsifié où les mensonges sont glorifiants. Notre poète a une juste vision de cette civilisation aliénée et aliénante, dont les effets néfastes s’amplifient au total mépris de l’humain. Seul objectif retenu, celui de la spéculation outrancière. Nous côtoyons la désespérance, car demain, la liberté, l’égalité, la fraternité risquent bien de n’être plus que de vagues souvenirs sur le tombeau de nos regrets. Didier Cénard se fait visionnaire des dérives inconscientes et incontrôlées de notre société « sur-numérisée » Faut-il y voir le déclin de l’humain, d’une certaine idée de la fraternité, de la laïcité. Le roman de Georges Orwell - 1984 - qui nous a tant intrigué, n'est déjà plus qu’une pâle copie des perspectives de notre devenir incertain. Ici je laisserai notre poète à ses rêves et espérances, en conservant confiance en sa sage parole. Puissiez-vous m’excuser Didier, de refermer ici mon carnet, car il reste tant à dire sur votre clairvoyante sensibilité poétique. Ma conclusion portera sur la seule chose qui vaille dans la vie, l’Amour, celui de notre poète se prénommait – Marie–Jo – « Aucune autre que toi n’avait su m’approcher. » et le fruit de cet amour qui se prénomme Karine fit l’objet d’un bel acrostiche.
Michel Bénard.
Recension : Christian Malaplate – Aucune aube ne peut garder le secret de la nuit. – Editions les Poètes français – Illustration de couverture photo de l’auteur – format 15x21 – nombre de pages 67 - 1er trimestre 2024 -
« Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir des nouveaux yeux. » - Marcel Proust.-
Le poète-nomade Christian Malaplate nous est familier et il nous revient de ces longues pérégrinations avec un nouvel ouvrage : - Aucune aube ne peut garder le secret de la nuit - Ces travaux se présentent sous forme de carnets de voyages à l’instar des poètes comme Arthur Rimbaud, Blaise Cendrars, Victor Segalen, Pierre Loti ou même Eugène Delacroix et nous nous prenons au jeu jusqu’à nous laisser entrainer en « terra incognita. » Il semble superflu de présenter Christian Malaplate, ce poète animateur de radio, organisateur de rencontres littéraires et grand voyageur. Pareils à beaucoup de poètes, les voyages, l’aventure, sont toujours présents entre les lignes écrites de notre globe-trotter. Les plus beaux voyages ne sont pas nécessairement les plus lointains et peuvent tout modestement commencer dans une chambre d’hôpital porteuse du numéro 118 qui peut devenir le départ d’un rêve insoupçonné. L’ouvrage s’ouvre sur le souvenir, les épreuves de la vie, les élans d’humanisme en mémoire des massacres d’enfants, des odeurs de terres brulées, le temps passe mais la sombre réalité est toujours présente, rien ne change, les tyrannies, l’opprobre sont perpétuellement entretenus. Politiques, religions, ne sont que de funestes prétextes à la barbarie. La poésie est un appel à la conférence, aux murmures de la pierre, au silence de la nuit, lorsque tout devient mystère et alchimie. Passeur d’images, compositeur de mirage il y a chez Christian Malaplate un raffinement de l’écriture et du langage, une symphonie métaphysique, suggestive. La poésie est un voyage où le retour est aléatoire, certains se perdent en chemin en se heurtant aux secrets de la nuit. Parfois le souvenir nous égare, nous trouble, mais où est la vérité entre l’ombre et la lumière ? Sorte de saddhu errant notre poète chemine dans la dualité, le jeu des miroirs, l’image de la réalité et celle des mirages. Les poèmes chez Christian Malaplate se font sémaphores et vont même jusqu’à appeler les nuages pour essayer de les caresser. J’aime chez notre poète cet esprit de l’ouvrier du verbe, pour être plus précis, je dirais « l’Oeuvrier » car cette image de l’artisan correspond très bien à notre poète qui cisèle son œuvre fragment par fragment jusqu’à l’émergence de la lumière. L’imaginaire du poète s’associe à l’idée du cabinet de curiosités où tout est entreposé du plus précieux à l’éphémère. Nous croisons sur cette route de la versification de remarquables formules, des alphabets perdus qui nous transportent au cœur de la beauté ou de la réalité. Mais le poète ne saurait refermer son livre sans effleurer le voile de l’amour qui est une révélation, un élan intérieur qui transcende l’homme qui comme un tournesol capte la lumière de l’extase. Le poète lui y boit les sucs de la passion et s’invente des chemins arc-en-ciel et des silences étoilés où l’amour ennoblit la vie.
Michel Bénard.
Recension : Nicole Randon - La mémoire du vent – Editions les Poètes français – format 15x21- – nombre de pages 35 – 1er trimestre 2024 –
Nous voici face à un ouvrage dont les textes se font scéniques, se prêtent au jeu des performances et par lesquels il faut se laisser porter et emporter au fil de La mémoire du vent. Au travers de ce rêve poétique le trait calligraphique en son imaginaire n’est jamais très loin. Par ce geste graphique nous effleurons l’imaginaire, la danse, le tourbillon qui devient poésie. Cette écriture répond à un code rythmique, à une palette aux nuances personnelles. Chez notre poétesse Nicole Randon le mystère du trait est à portée de main. Derrière une fenêtre les images se font surréalistes lorsqu’une télévision fait un trou noir dans un mur. Vite il faut saisir la lettre et l’écho du verbe pareils à un rêve, tout est si éphémère. Le vent de la mémoire ouvre de vastes champs d’investigation où tout s’accumule pêle-mêle. Il arrive à notre poétesse de faire d’étranges rencontres avec un roi de papier assis sur les pavés de la rue qui est son seul royaume. Témoin de la vie, Nicole Randon en fait un véritable théâtre, l’écriture s’assagit, elle quitte la performance pour devenir plus performante. Ce qui n’empêche que nous croisons de grand fracas de porcelaine évoquant un monde fragile. Le voyage au fil du temps se fait fantastique, c’est un subtil mélange entre l’imaginaire et la réalité, mais où est la part du vrai, le choix du faux ? Nous voici tout égarés ! Notre poétesse assoiffée de liberté s’impose des normes, des énigmes, libère ses secrets pour mieux repartir vers un nouvel horizon. Parfois elle brouille un peu ses repères dans son inventaire de poésie, les griffonne, les chiffonne, c’est le chaos des mots, alors Tic-tac Jet dans la poubelle. Ce jet salutaire éveille la mémoire, glane les souvenirs qui se gravent dans l’argile et la glaise. À vouloir nous rendre gourmands de la crème des nuages, les jeux d’écriture de Nicole Randon nous déroutent, nous questionnent, mais nous éclairent au brûlot des hasards dans une grande féerie kaléidoscopique. Cette dernière nous pose la question : Peut-on sculpter un poème dans le vent ? Sans doute est-ce là, la réelle performance !
Michel Bénard.
Recension : Jin Siyan – L’oiseau et son cosmos déraciné – Préface Michel Bénard – Illustration de couverture – Ye Xin - Editions les Poétes français – format 15x21 – nombre de pages 189 – 3 -ème trimestre 2024 -
Une fois encore la poétesse Jin Siyan, nous propose un ouvrage de haute densité, de réflexion, en ce tourbillon énivrant et indéfini que nous impose la vie. Avec ce recueil « L’oiseau et son cosmos déraciné » touche les sphères de l’absolu et enlumine l’inconnu. Le poète ici, attire notre attention sur le pouvoir de Verbe. Qu’en a fait l’homme, l’a-t-il laissé se perdre, tout serait-il à recommencer ? Non ! Car c’est ici, sur ce fil fragile et en équilibre, que commence le long poème d’espérance et de communion de Jin Siyan. Laissons-nous emporter sur les ailes de « l’oiseau, » cherchons les miettes qui pourraient nous aider à recréer le monde. Marchons dans ce poème comme dans un rêve, avec prudence comme dans une grande forêt primaire. En pleine sagesse, détournons-nous du néant. Afin de donner plus d’intensité à sa parole, l’auteure s’écarte volontairement des chemins de la poésie pour poser ses pas sur la voie plus âpre, mais plus réelle de la pensée philosophique. La philosophie est absolue, la poésie est purifiée. Inconsciemment nous évoluons dans un contexte d’offrande et de communion au travers de l’univers. Le poème comme un long rouleau d’infini se déroule en livrant ses secrets, ses joies, ses peines, ses espoirs brisés ou naissants, ses amours retrouvée. Tout est questionnement, la quête spirituelle est permanente. Le poète traverse des périodes de doutes, les questionnements reviennent sur le chemin de vie, mais la flamme intérieure brille en son espace secret. Ce recueil chargé de sensibilité, d’émotion, de passion, engendre par son silence l’espérance. La poésie peut devenir un temple, un autel où la parole côtoie l’éternel. Nous y croisons la symbolique numérologie du «sept » et du « cinq » signes aux vibrations éternelles sur la voie de la connaissance où chaque poème est une semence en métamorphose. Par le Verbe Jin Siyan, poète, trouve un lien cosmique perpétuel avec « L’oiseau, » une sainte communion, une parole au souffle Divin. La formule sacrée du Livre « Blanc. »
Michel Bénard.