La Saint-Valentin symbolise aujourd'hui la fête des amoureux sans nul doute, mais ses origines sont sujettes à bien des hypothèses. La fête des lupercales ou Lupercalia, observée dans la Rome antique, semble être l'origine païenne de la Saint Valentin. Valentin est un martyr, ou plusieurs martyrs, dont l'histoire est assez floue, mais qui fut élevé en martyr au 3e ou 4e siècle.
L'église chrétienne combattit les lupercales en vain durant le 4e et 5e siècle, période durant laquelle de nombreux rites païens ont été remplacés par des fêtes chrétiennes. Les lupercales furent associées à la Saint-Valentin sans toutefois disparaître, jusqu'au Pape Gélase 1er (492 - 496), qui réussit à supplanter cette survivance païenne à travers une violente lettre Contra Lupercalia qui interdit aux chrétiens de participer aux lupercales.
Au Moyen Age, Valentin devient le patron des fiancés afin de correspondre à la période de reproduction des oiseaux. Les jeunes femmes désignaient alors leur fiancé comme leur Valentin, un terme dont l'origine provient peut-être du terme galantin. Les femmes tentaient d'en savoir plus sur leur futur mari en guettant les oiseaux le 14 février : un rouge-gorge signifiait que le mari serait un marin, un moineau annonçait un mariage heureux mais pauvre, tandis que le chardonneret figurait un homme riche comme mari1.
Par la suite, la Saint-Valentin perdura, notamment à travers la Fête des Brandons (premier dimanche de Carême), durant laquelle les cavaliers des jeunes filles étaient appelés valentins. La Saint-Valentin déclina jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle les Anglo-saxons la remirent au goût du jour. Les échanges de petits mots d'amour, répandus depuis le 17e siècle en Grande-Bretagne3, devinrent populaire en France. En 1965, la fête est entérinée par l'Union des commerçants de France et la Loterie nationale, avec le soutien des amoureux de Peynet.
en hommage à Michel Legrand :
SAINT VALENTIN
A la Saint-Valentin
Je t’offre mes mots en guirlande
Comme des fleurs fraîchement cueillies.
Je t’écris des ciels amoureux où
Prisonniers de ma plume en cavale
Tant d’oiseaux volent dans tes yeux.
A la Saint-Valentin
Je voudrais te peindre des mots d’amour
Mais je préfère te les écrire
Et mes doigts sont impatients de t’aimer.
A la Saint-Valentin
J’ai tant de choses à te dire
Mes pensées dansent sans cesse
Et ne peuvent se lasser
De te redire encore une fois
Tendrement
« Je t’aime ! »
J.- F D
Recueil : Mes heures perdues (1833)
Mon âme a son secret, ma vie a son mystère,
Un amour éternel en un moment conçu :
Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire,
Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su.
Hélas ! j'aurai passé près d'elle inaperçu,
Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire.
Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre,
N'osant rien demander et n'ayant rien reçu.
Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre,
Elle suit son chemin, distraite et sans entendre
Ce murmure d'amour élevé sur ses pas.
À l'austère devoir, pieusement fidèle,
Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle
Quelle est donc cette femme ? et ne comprendra pas.
Félix Arvers (1806-1850)
Recueil : Le fou d'Elsa (1963)
Que ce soit dimanche ou lundi
Soir ou matin minuit midi
Dans l'enfer ou le paradis
Les amours aux amours ressemblent
C'était hier que je t'ai dit
Nous dormirons ensemble.
C'était hier et c'est demain
Je n'ai plus que toi de chemin
J'ai mis mon cœur entre tes mains
Avec le tien comme il va l'amble
Tout ce qu'il a de temps humain
Nous dormirons ensemble.
Mon amour ce qui fut sera
Le ciel est sur nous comme un drap
J'ai refermé sur toi mes bras
Et tant je t'aime que j'en tremble
Aussi longtemps que tu voudras
Nous dormirons ensemble.
Louis Aragon
(1897-1982)
Recueil : Romances et poésies (1664)
L'eau qui caresse le rivage,
La rose qui s'ouvre au zéphir,
Le vent qui rit sous le feuillage,
Tout dit qu'aimer est un plaisir.
De deux amants l'égale flamme
Sait doublement les rendre heureux.
Les indifférents n'ont qu'une âme ;
Mais lorsqu'on aime, on en a deux.
Madeleine de Scudéry
Recueil : Le délire de l'amour (1780)
Je t'aime tant, je t'aime tant :
Je ne puis assez te le dire,
Et je le répète pourtant
À chaque fois que je respire.
Absent, présent, de près, de loin,
Je t'aime est le mot que je trouve :
Seul, avec toi, devant témoin,
Ou je le pense ou je le prouve.
Fabre d'Églantine
Recueil : Le fou d'Elsa (1963)
Que ce soit dimanche ou lundi
Soir ou matin minuit midi
Dans l'enfer ou le paradis
Les amours aux amours ressemblent
C'était hier que je t'ai dit
Nous dormirons ensemble.
C'était hier et c'est demain
Je n'ai plus que toi de chemin
J'ai mis mon cœur entre tes mains
Avec le tien comme il va l'amble
Tout ce qu'il a de temps humain
Nous dormirons ensemble.
Mon amour ce qui fut sera
Le ciel est sur nous comme un drap
J'ai refermé sur toi mes bras
Et tant je t'aime que j'en tremble
Aussi longtemps que tu voudras
Nous dormirons ensemble.
Louis Aragon
(1897-1982)
Recueil : Poésies (1658)
Aujourd'hui dans tes bras j'ai demeuré pâmée,
Aujourd'hui, cher Tirsis, ton amoureuse ardeur
Triomphe impunément de toute ma pudeur
Et je cède aux transports dont mon âme est charmée.
Ta flamme et ton respect m'ont enfin désarmée ;
Dans nos embrassements, je mets tout mon bonheur
Et je ne connais plus de vertu ni d'honneur
Puisque j'aime Tirsis et que j'en suis aimée.
ô vous, faibles esprits, qui ne connaissez pas
Les plaisirs les plus doux que l'on goûte ici-bas,
Apprenez les transports dont mon âme est ravie !
Une douce langueur m'ôte le sentiment,
Je meurs entre les bras de mon fidèle Amant,
Et c'est dans cette mort que je trouve la vie.
Marie-Catherine de Villedieu.
(1632-1683)
Recueil : Poésies nouvelles (1850)
Si vous croyez que je vais dire
Qui j'ose aimer,
Je ne saurais, pour un empire,
Vous la nommer.
Nous allons chanter à la ronde,
Si vous voulez,
Que je l'adore et qu'elle est blonde
Comme les blés.
Je fais ce que sa fantaisie
Veut m'ordonner,
Et je puis, s'il lui faut ma vie,
La lui donner.
Du mal qu'une amour ignorée
Nous fait souffrir,
J'en porte l'âme déchirée
Jusqu'à mourir.
Mais j'aime trop pour que je die
Qui j'ose aimer,
Et je veux mourir pour ma mie
Sans la nommer.
Alfred de Musset
Recueil : Poèmes saturniens (1866)
Pour me joindre aux messages d'amour sur la page d'accueil
de notre blog, à l'approche de la St Valentin, je te propose ce modeste "poaime".
Un peu de douceur dans ce monde angoissé peut apporter espoir, réconfort
et oxygène en partage.
Bien amicalement
JEAN MORAISIN
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Pour de vrai
Pour de vrai, j'ai rêvé que j'écrivais des vers,
De douze pieds comptés, respectant la césure,
De ces alexandrins dont la juste mesure
Interdit de marcher d'un seul pas de travers.
Toute inattention vous expose au revers
Du trait rouge infligeant cette intime blessure
Qui vous fait claudiquer du fond de la chaussure.
"E muet" ! Je prends garde à son effet pervers :
- "Sur ton sein blanc, je pose une douce caresse
Et je lis d'un baiser ce frisson qui progresse
En offrant à ma lèvre un délicat téton.
Sur ta peau, j'écrirai la Beauté toute nue.
En bâcler le sonnet vaudrait coups de bâton
Au poète raillant l'Amour sans retenue."
Jean MORAISIN
Venez chère Amie, nous irons vers les terres nouvelles
Venez chère Amie, nous irons vers les terres nouvelles :
Celles qui sentent encore l’odeur de la pluie, les balancements du vent
Et les éclats lumineux du soleil qui s’étalent parmi les fleurs sauvages et les blés mûrs.
Je vous dirai combien votre présence m’est chère en quelques mots peut-être hésitants
Mais qui seront chargés de tant d’émotions et des saisons de l’âme.
Mon cœur s’attache à vous parmi les plis caressants du temps.
Je sentirai votre corps tout près, tout près, sans trop m’approcher
Je ferai sans doute silence pour mieux vous regarder
Et je suivrai la longue ligne de vos mains.
Nous longerons le murmure du ruisseau en ce joli mois de mai
En espérant que nos longs chuchotements iront vers de doux baisers.
J’oserai enfin vous dire combien j’ai soif de votre bouche.
Votre voix me fait penser aux préludes merveilleux
Que la volupté de la nuit offre à la lumière dorée du jour.
Christian Malaplate
(extrait du recueil : La musique cerne les ombres et ouvre la clairière des mots)