ATELIER DE DICTION
Animé par
Roselyne CHEVALIER
Comment faire passer la parole du poète ? Par la voix et par la gestuelle : tout le corps participe à la transmission du verbe.
Nous commencerons par le travail de la voix : respiration, articulation, intonation. Diction de la poésie classique avec le respect de la prosodie (métrique, nombre de pieds) et diction de la poésie libre : dans les deux cas, nous ferons un travail sur le rythme et il est recommandé d’avoir l’oreille musicale. Car le poème a sa propre mélodie.
Nous passerons ensuite à l’attitude corporelle : conscience du corps dans l’espace, mouvements, verticalité.
Enfin, nous passerons à l’émotion qui est une partie importante de l’atelier : que dit le poème (sa compréhension) ? Comment vais-je le dire à partir de ma compréhension ? Je dois ressentir les émotions du poète pour pouvoir les transmettre à un auditoire. Pour cela, je vais faire appel à mes souvenirs émotionnels et à ma mémoire sensorielle (cf. la madeleine de Proust).
Voici un exemple :
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend
Extrait du sonnet Mon rêve familier de Paul Verlaine
Dans ce cas de figure, il y les images du rêve (une femme à l’apparence changeante), un idéal amoureux (que j’aime et qui m’aime) et de compréhension (et me comprend). Nous allons donc travailler le surgissement des images, le sentiment amoureux et l’union de l’âme (l’amour) et de l’esprit (compréhension). Nous nous pencherons évidemment sur le sens premier du poème sachant que Verlaine a souffert de la mort d’une jeune cousine dont il était amoureux puis de sa propre mère. Et la meilleure façon de faire passer un poème, c’est de le vivre.